Bon, comme promis, je vous avais dit que je vous écrirai aujourd'hui. Le truc c'est que je savais pas quoi vous écrire, mais vu qu'entre temps, la loi de Murphy a frappé, j'ai largement assez de matière pour vous faire un petit récit...


Pour les nouvelles normales, la vie continue doucement, un peu chiant quand on suit des macaques qu'on ne voit pas, mais cette semaine on reprend le groupe qui est habitué donc ça va être plus cool. J'ai toujours des araignées en tant que coloc (je vois Océ que t'as repris mon idée, mais je t'avoue que moi je leur ai pas donné de nom). Je vous dirai la semaine prochaine à propos d'uncle notre proprio trop sympa, parce qu'en attendant, voici la loi de Murphy.

Donc, hier, premier jour de la semaine où on doit suivre le groupe d'Amy (le groupe cool). On arrive à 14h30 pour notre shift, mais Nurul les a pas trouvés. On doit patrouiller, grosso modo marcher entre la jungle et la plantation pendant 3h, on a fini par se poser pendant 2h (j'ai pris mon totem que j'avais commencé à faire en bois et je l'ai bien avancé). Finalement, on se remet à marcher (en vrai je pense qu'on avait déjà du marcher une heure en patrouillant au début), et on trouve les singes, on les suit tout va bien. Mais il commence à se faire tard et ils donnent toujours pas l'impression de se préparer à dormir (ils étaient hyper excités et se battaient entre eux, à 3m de nous, le truc pas archi rassurant). Du coup, on les laisse pour pouvoir sortir de la jungle avant qu'il fasse nuit. On prend la voiture, tout va bien. Mais au bout de 200m, elle s'arrête toute seule et le voyant de la pression d'huile s'allume. On ouvre le capot (en galérant parce que c'est une voiture malaisienne mal foutue) et y'a plus d'huile. En attendant, la nuit est tombée et on est seules au beau milieu de la plantation, où y'a plein de cobras qui sont actifs la nuit (ce que Margot n'hésite pas à me rappeler). Je suis parfaitement rassurée.
On a fini par décidé d'appeler des gens, mais bien évidemment, pas de réseau. Du coup, on prend nos clics et nos clacs, on pousse la voiture du chemin dans la plantation, et on part dans notre expédition de nuit à la recherche du réseau pour que quelqu'un vienne nous chercher.

NB : On a deux voitures, une automatique et une manuelle, l'automatique, c'est pour aller en ville, mais au démarrage, elle s'éteint toute seule. Jusqu'ici ça allait, mais samedi en revenant de la ville, je conduisait pour la première fois (une automatique et à gauche avec des gens qui conduisent n'importe comment) et elle nous a fait un gros cinéma au beau milieu d'un carrefour pendant deux feus (qui sont très longs en Malaisie), du coup panique, et on devait appeler le réparateur pour qu'il vienne la réparer. La voiture qui est morte au beau milieu de la plantation, c'est l'autre, la manuelle qu'est censée marcher mais être bien cabossée, parfait pour les chemin dégueux.

Donc, si jamais à ce stade on arrive à appeler Nurul, elle doit prendre l'automatique pour venir nous chercher en croisant les doigts pour qu'elle marche. On marche pendant 20 min, pas de réseau. A ce moment, on entend un gro bruit bien flippant. Je flippe, regarde mon tel pour voir si y'a du réseau et là un énorme meuglement hyper chelou. Je sursaute et regarde devant, des paires d'yeux jaunes qui nous regardent. Flip total avant de se rendre compte que c'est juste des vaches sur le chemin. Tout va bien. Je passe devant pour les bouger un peu mais elle ont réagi de manière un peu cheloue. D'habitude, elles ont archi peur de nous et nous laissent pas approcher à moins de 5m même quand on est hyper calme. Là y'en a même qui sont venues vers nous... Pas archi rassurant, mais bon, on est passé, tout va bien. Finalement, après une demie heure de marche avec bruits bizarres dans la nuit, on arrive à appeler Nurul, et on arrive à la maison de notre maitre de stage (qui n'est pas là, mais y'a son mari qui parle que malaisien). Une voiture arrive, c'est Abang Cu qui répare nos motos, il nous propose de nous ramener au camp. On monte à l'arrière de son pick up et tout va bien. On rentre et tout va bien.

Sauf qu'aujourd'hui, on va acheter de l'huile, la voiture démarre pas même avec l'huile, du coup, elle est abandonné au milieu de la plantation. Le garagiste nous dit gentiement d'aller nous faire voir, du coup on est en ville pour emmener l'automatique pour se la réparer et le gars nous a dit que ça allait prendre plusieurs jours. En attendant, on a deux motos pour trois (donc faut être deux pour aller faire nos shifts sur les petits chemins sableux galères), et on a une moto de plus à réparer. Tout ça en trois jours.
Pour voir le bon coté des choses, on a rien fait aujourd'hui et j'ai déjà presque fini mon bouquin de 700 pages que j'ai acheté samedi. Je vais acheter le deuxième aujourd'hui.

Voilà ma vie pour l'instant.